Interview de l’auteur
Avec Un oeil dans la nuit, vos lecteurs retrouvent Martin Servaz dans un milieu surprenant : le cinéma d’horreur. Vous êtes vous-même un amateur ?
Je l’étais très modérément avant d’entreprendre l’écriture d’Un oeil dans la nuit. J’avais vu, comme tous ceux de ma génération, L’Exorciste, Psychose, Rosemary’s Baby et quelques autres. Guère plus. Mais, comme toujours, je me suis immergé à 200 % dans l’univers que j’envisageais de décrire. Ce qui veut dire que, pendant des mois, j’ai non seulement lu des livres sur le sujet, des témoignages et des mémoires de réalisateurs, mais j’ai surtout visionné plus de 200 films d’horreur, en général entre 21 heures et 1 heure du matin ! 90 % de ceux proposés par les plateformes de streaming sont d’affreux navets, mais j’ai quand même réussi à dénicher 150 films qui valent le détour, de 1920 à nos jours : la liste figure à la fi n du roman. Il y a de remarquables réussites dans le genre, et de nouveaux réalisateurs américains, coréens, français, espagnols, etc., très ambitieux.
Morbus Delacroix, le personnage principal de votre livre, est un réalisateur de films d’horreur qui semble exercer une fascination autour de lui. Qui est-il vraiment ?
Je me suis énormément amusé à créer ce personnage, tout comme celui de l’ancien producteur Kenneth Zorn, ou encore du youtubeur Max Renn. De tels personnages sont une bénédiction pour un auteur ; ils offrent tant de possibilités. Morbus Delacroix est en effet un réalisateur devenu culte auprès des jeunes générations avec à son actif cinq films d’horreur qui ont fait scandale en leur temps, mais qui sont vénérés par les fans. Puis, du jour au lendemain, il a arrêté de tourner et s’est reclus avec son épouse Artemisia dans les montagnes, où il refuse toute interview, toute visite. Pourtant, au début du roman, une jeune étudiante en cinéma, Judith Tallandier, se rend dans les Pyrénées pour le rencontrer puisque, à la grande surprise de cette dernière, il a accepté, après un échange de mails, de la recevoir. Morbus, j’insiste, c’est le genre de personnage qu’on adore créer : provocateur, misanthrope, excessif, génial, fou… Le cinéma est toute sa vie. Il a évidemment un côté sombre, inquiétant. Il tient un discours que j’espère passionnant, mais aussi iconoclaste, sur le cinéma : c’est une sorte de Tarantino mâtiné de Kubrick, d’Henri-Georges Clouzot et de William Friedkin, le réalisateur de L’Exorciste (rien que ça).
Est-ce également pour vous l’occasion d’évoquer la littérature de genre, celle du thriller en particulier, et son rapport à la critique ?
Exactement. Quand Morbus Delacroix parle du cinéma de genre et de son rapport à la critique et au cinéma en général, c’est un miroir que je
tends au thriller, genre dans lequel je sévis. Il dit à un moment donné quelque chose comme : « J’ai fini par comprendre que la culture vivante n’est pas la culture de l’intelligentsia et de la bourgeoisie, où même la transgression est attendue, codifiée, immédiatement reconnue comme telle et donc sans véritable potentiel subversif – mais la culture grossière, remuante, viscérale, dérangeante du peuple… » C’est un peu provocateur, un peu excessif, j’en conviens – mais c’est du Morbus Delacroix dans le texte… Le thriller, comme le cinéma d’horreur, fait appel aux émotions des lecteurs ou des spectateurs, mais transmet aussi une certaine vision du monde : un monde sombre, inquiétant, corrompu, dangereux. L’un et l’autre nous disent : non, le monde n’est pas innocent, il a des dents et il mord.
On assiste aujourd’hui, notamment chez les jeunes, à un regain d’intérêt pour les films d’horreur. Aviez-vous anticipé cette tendance et comment l’expliquez-vous ?
Pas seulement chez les jeunes. En 2022, des films comme Smile, X ont reçu un bon accueil critique, et Smile a fait plus d’un million d’entrées en France. L’astrophysicienne britannique Rosemary Coogan, sélectionnée en 2022 pour aller dans l’espace, a déclaré passer de nombreuses soirées à regarder des films d’horreur avec ses amis. J’avoue que, quand j’ai eu l’idée d’Un oeil dans la nuit en 2021, je ne m’attendais pas à ce regain d’intérêt pour le film d’horreur. Je crois que ce que les gens apprécient dans le cinéma d’horreur, c’est son jusqu’au-boutisme, c’est qu’on y voit ce qu’on ne voit nulle part ailleurs, c’est que tout y est permis. Pas d’autocensure, pas de politiquement correct, on y va à fond. C’est un cinéma transgressif, instinctif, viscéral, et surtout qui ne donne pas de leçons. Les gens en ont marre des donneurs de leçons. Mais, je le répète, c’est surtout le genre en général qui m’intéresse, qu’il s’agisse du polar, de la science-fiction (Robert Laffont m’a donné la chance inouïe de préfacer en 2022 la réédition d’Hypérion, le chef-d’oeuvre de Dan Simmons), du fantastique (j’ai aussi préfacé pour Pocket la réédition de L’Échiquier du mal du même auteur : quel veinard je suis) ou, comme ici, de l’horreur. Et puis, le cinéma d’horreur n’est qu’un des nombreux thèmes abordés dans Un oeil dans la nuit. Il y a aussi l’amitié, la filiation, le complotisme, ou du moins une certaine forme de ce dernier…
Un mot sur Martin Servaz, confronté, dites-vous, à la plus grande énigme de sa carrière. En quoi est-ce le cas ?
Difficile de répondre à cette question sans trop en dire. Disons qu’au début du roman, pendant que Judith roule vers les montagnes à la rencontre du légendaire Morbus Delacroix, on trouve dans un hôpital psychiatrique toulousain un patient assassiné dans des circonstances
dignes d’un fi lm d’horreur, d’autres événements tout aussi spectaculaires vont suivre, qui tous semblent liés à l’existence d’un fi lm maudit, un film jamais sorti sur les écrans : Orpheus ou la Spirale du Mal, le dernier film qu’a tourné Delacroix. À côté de ça, il y a une sorte de « mystère de la chambre jaune » : un patient s’est évadé de ce même hôpital d’une manière totalement incompréhensible, impossible… Mais ce n’est pas tout. Servaz va affronter des épreuves de plus en plus terribles, jusqu’à l’horreur absolue… Et il va aussi se mettre constamment en danger. Et ce jusqu’à la toute dernière ligne !
La géographie, si importante dans vos ouvrages, réserve aussi des surprises. Vous n’hésitez pas cette fois à faire quelques infidélités à votre cher Sud-Ouest…
Oui, cette fois, l’enquête va mener Servaz et son adjoint Vincent Espérandieu de Toulouse à Paris (où ils vont croiser un autre personnage bien connu des amateurs de thrillers), à Étretat aussi, et il y a également plusieurs scènes qui se passent en Bretagne, sur un îlot au large des
Côtes-d’Armor, inspiré d’une petite île bien réelle avec son château, qui fait vraiment penser à L’Île noire de Tintin.
Savez-vous déjà quel sera votre prochain thriller ? Peut-on penser que Martin Servaz croisera prochainement l’attachante et intrépide Lucia ?
Je n’ai pas prévu de les faire se croiser pour l’instant. En revanche, Lucia va reprendre du service…
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la presse en parle
« Avec Un oeil dans la nuit, Bernard Minier se fait son film d’horreur… Servaz n’est pas au bout de ses peines. »
Bruno Corty, Le Figaro littéraire
« Une habileté diabolique…impossible de fermer l’œil jusqu’au bout de la nuit. »
Bernard Lehut, RTL
« Avec son nouveau thriller, Bernard Minier offre autant une séance de cinéma gore qu’un polar de très haute volée. Au-delà de l’intrigue qui réserve son lot d’effroi et de rebondissements, on retrouve la technique de ce maître du thriller. (…) Minier, avec son écriture qui n’a jamais été autant cinématographique, brouille les frontières. Et à l’instar de certains films, il faut lire ce thriller jusqu’à la toute fin. Comme un rebondissement post-générique, la liste des œuvres à voir présentée à la fin du roman comporte quelques surprises. Du grand, grand art. » Olivier Bureau, Le Parisien
« Bernard Minier est l’un des maîtres du thriller contemporain. »
Baptiste Liger, Lire
« Lui-même passionné de cinéma gore, Bernard Minier tisse une intrigue prenante, et signe un très bel exercice de style. »
Hubert Artus, Le Parisien Week-end
« Un thriller glaçant, en haute montagne, du palpitant Bernard Minier. (…) La trame de ce thriller qui vous aspire telle une centrifugeuse pour vous rejeter, cinq cents pages plus loin, dans un état post-traumatique. »
Anne Crignon, L’Obs
« Une enquête dans le milieu des films d’horreur menée par son personnage fétiche, Martin Servaz, que tous ses lecteurs lui réclament. »
Jean-Christian Hay, Gala
« Du vrai, du pur thriller…bienvenue dans l’univers angoissant mais génial de Bernard Minier. »
Nicolas Carreau, Europe 1
« L’auteur nous embarque dans une spirale dramatique avec son savoir-faire redoutable frotté à des références au genre. […] Un thriller 100% frissons. »
Gilles Médioni, Marie France
« Personnage fétiche de Bernard Minier, Martin Servaz sert de boussole à cette intrigue satanique. »
Frédérick Rapilly, Télé 7 Jours
« Tantôt dérangeant, tantôt terrifiant, ce nouveau cru qui n’épargne pas les fans de la saga de Bernard Minier ravira les cinéphiles. »
Jade Olivier, Télé Loisirs
« Avec maestria et sens de la dramaturgie, Bernard Minier dont le thriller se déploie comme un film, met des images sur les cauchemars de ses personnages et de ses lecteurs. (…) Le bonheur effroyable de retrouver Martin Servaz, le super-flic de Bernard Minier -virevoltant conteur et prodigieux styliste -, demeure de tous les instants. Attachez votre ceinture et savourez ! »
Jean-Rémi Barland, La Provence
« Entre illusion et réalité. Le maître du polar revient avec Un Œil dans la Nuit. Son personnage fétiche, Martin Servaz enquête dans l’univers des films d’horreur. Glaçant. Flippant. »
Fabrice Michelier, Nice-Matin
« Une garantie de triple dose de frissons grâce à l’intrigue haletante imaginée par l’auteur, la fascination qu’exercent ses personnages, et la plongée sanglante dans l’univers des films gore… »
Jacques Lindecker, L’Alsace
« Bernard Minier projette son héros dans un tourbillon maléfique. »
Sébastien Dubos, Midi Le Mag
« Minier s’amuse avec les codes grandguignolesques du genre, laissant progressivement le commandant Martin Servaz – qui en est à sa dixième enquête – reprendre la main pour nous sortir de cet enfer baroque. »
VSD
« Si vous aimez les films d’horreur, si vous aimez les mystères, si vous aimez surtout être malmené, alors ce nouveau thriller de Bernard Minier devrait vous donner de quoi cauchemarder. Bernard Minier ne perd pas la main et reste un très efficace maître pour imaginer des mabouls qui vous donneront envie de rester éveillé toute une nuit, voire deux. »
Frédérick Rapilly, Alibi
« Toujours aussi puissant et étincelant par son style, Bernard Minier nous propose un remarquable et passionnant roman policier où l’intrigue est aussi importante que l’univers des films d’horreur où l’auteur nous emmène. […] Le romancier parvient à nous captiver de bout en bout. »
Pauline Kerren, Journal de France
« Avec ce nouveau thriller, Bernard Minier nous entraîne dans le monde sulfureux du cinéma d’horreur. Un thriller palpitant, cruel et mystérieux, comme on les aime »
L’Union
« Dans cette dernière enquête en date, le policier et son équipe plongent dans l’horreur du cinéma d’épouvante le plus choquant qui soit. Dans cet opus haletant et parfaitement documenté, Servaz fait face à un drame inédit, qui ébranlera jusqu’aux lecteurs les moins sentimentaux. Juste avant un dénouement complètement fou et une dernière phrase complètement folle. »
Anne-Sophie Groué, Paris Normandie
« Le thriller embarque le lecteur dans l’univers nébuleux des films d’horreur. Une descente aux enfers haletante dans laquelle l’auteur met en scène des personnages obscurs, tourmentés qui auraient toute leur place dans un film de Tarantino ou de Kubrick. »
Franck Morales, L’Yonne Républicaine
« Entrez dans le monde de la terreur et du frisson. Bernard Minier réussit le tour de force de composer son thriller à la manière des films glauques. À la lecture, on entendrait presque les portes grincer et les personnes hurler. »
Catherine Pauchet, Les Affiches de la Haute-Saône
« Bernard Minier signe ici un thriller magistral. »
Hubert Lemonnier, La Presse de la Manche
« Ce n’est pas une confirmation mais une consécration. (…) On se précipite sur cette nouvelle enquête du commandant Martin Servaz, à la recherche d’un réalisateur de films d’horreur complètement azimuté vivant en ermite dans la Montagne. Effrayant. »
Nous Deux
« Cet œil dans la nuit n’a pas fini de vous fixer. Quel bonheur de retrouver ce bon vieux Servaz dans ce 8e opus tout simplement addictif et électrisant. Minier a encore de beaux jours devant lui pour hanter nos nuits… »
Stéphanie Lohr, Ici Paris
« Une nouvelle aventure terrifiante dans les salles très obscures d’une fabrique de films d’horreur. »
Biblioteca Magazine
« Maître français du thriller, Bernard Minier retrouve son personnage fétiche, le commandant Martin Servaz, chargé de résoudre un mystère qui fait froid dans le dos. Efficace ! »
Les jeux de Maxi
« Avis aux lecteurs, cette fiction est aussi addictive que glaçante. »
JM Rapaz, Générations