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Un violon sur la mer

Une aventure humaine entre appel du grand large et passion dévorante.

1908. Rien ne prédestinait Yann, fils d’un médecin de Paimpol, à devenir marin pour s’en aller pêcher la morue dans les eaux glacées de Terre-Neuve.
Mais, en rupture avec sa famille, brisé par le départ de Francesca, la belle et mystérieuse Italienne, il s’embarque sur la Reine Marie avec pour tout bagage le violon qu’elle lui a laissé en gage d’amour avant de disparaître.

Il a dix-neuf ans et rêve d’aventure. À bord du grand trois-mâts, il va découvrir et apprendre le dur métier des terre-neuvas, les « forçats de la mer ». À haïr ses souffrances, à aimer aussi la sombre beauté des aurores boréales et des éléments déchaînés, la solidarité et la fraternité des hommes d’équipage. Mais retrouvera-t-il un jour l’amour ?

Gilbert Bordes nous fait revivre l’angoisse des lames toujours plus hautes, des déferlantes qui balaient tout sur leur passage, du bateau qui craque à se briser dans des gouffres écumants. Il nous rappelle la noblesse de ce métier aujourd’hui disparu dont les légendes hantent toujours notre imaginaire.

Dans la lignée d’un Pierre Loti, Gilbert Bordes, l’auteur des Enfants de l’hiver, nous entraîne dans une fresque grandiose où se mêlent l’appel du large, l’amour et l’amitié.

Interview de l’auteur

Dans ce livre qui raconte l’aventure de la mer, vous vous inspirez de la vie des terre-neuvas au début du XXe siècle. Que représentent-ils pour vous ?

Cela faisait bien longtemps que j’avais envie de parler de bateaux, de voiles qui claquent au vent, d’océan en furie. Car la mer m’attire, moi, le terrien, me fascine par sa démesure. Je voulais écrire l’épopée de ces hommes qui passaient huit mois par an sur un bateau exposés au froid de l’Atlantique nord, aux tempêtes, dans des conditions d’une dureté inimaginable. 

Parlez-nous un peu de leur vie…

Les terre-neuvas quittaient les ports normands ou bretons à la fin de l’hiver pour se rendre près de l’île de Terre-Neuve ou bien au large de l’Islande et du Groënland, dans les eaux gla-cées et poissonneuses de l’Atlantique nord. Ils pratiquaient « le grand métier ». Caste très par-ticulière et respectée, ils avaient leurs rites, leur code d’honneur.

Unis par la règle du silence, ils s’ennuyaient dans leur village pendant les trois mois d’hiver. L’enfer arctique leur manquait.

Au mois de mars, les bateaux hissaient les voiles et descendaient vers le sud pour profiter des courants qui les emportaient vers les eaux glacées du Canada et du Labrador où pullulaient les morues. Ils pêchaient à bord de barques, parfois aux filets, mais, dans la période qui m’intéresse, surtout à la ligne. Perdus dans une brume persistante, les barques surchargées devaient éviter les blocs de glace et retrouver le bateau. Les poissons étaient aussitôt préparés, transformés en filets et salés. Dans un froid intense, les vêtements trempés, les pêcheurs se réchauffaient avec de la gnole, beaucoup de gnole.

Tous ne revenaient pas. Chaque fin de saison, plusieurs bateaux manquaient à l’appel. L’océan faisait payer cher ses largesses. Un risque accepté : au moment de partir, pas un terre-neuvas ne manquait à l’appel.

Dans votre roman vous faites vivre à votre héros de grandes transformations. Pouvez-vous nous en dire un peu plus ?

Fils de médecin, Yann Beaurelec se destine à la carrière militaire. Arrive dans son village natal une famille d’Italiens qui fuient la justice de leur pays. Yann tombe éperdument amou-reux de Francesca. Pour elle, il se brouille avec sa famille et s’embarque sur le Reine Marie, un morutier en partance pour Terre-Neuve, emportant avec lui le violon de la jeune fille, seul gage d’amour qui le suivra partout…

Confronté à la difficile école de la mer, le petit-bourgeois devient un terre-neuvas. Il dé-couvre l’amitié avec Loïc Taillevet à qui il apprend à lire…

Le roman se situe à un moment charnière de l’histoire maritime : la marine à voile cède progressivement la place aux bateaux à moteur, la pêche à la ligne et aux filets est remplacée par la pêche aux chaluts qui ratissent les fonds marins… Loïc et Yann s’adaptent à ces trans-formations et fourmillent de projets. Mais Yann n’a pas oublié sa belle Italienne… Pourtant, celle-ci, désormais mariée au comte de Taraso, reconnaîtra-t-elle dans le rude marin qui se présente à elle le jeune bourgeois de Belesnec, son premier amour ?

Quel est le rôle de la passion dans votre livre ?

Elle est au cœur de mon livre, comme dans chaque vie intéressante. C’est l’amour qui con-duit Yann vers son destin de marin, c’est l’amour aussi qui pousse Loïc à réussir en affaires pour être digne de celle qu’il aime.

À côté de la rudesse de la vie des morutiers, la musique apporte douceur et réconfort aux marins.

La musique fait partie de ma vie. Elle reste, à mon sens, le seul moyen d’expression qui franchit toutes les frontières pour ne s’adresser qu’au cœur, à l’âme humaine. Elle permet d’exprimer ce que les mots ne savent pas traduire. Dans mon roman, je me suis plu à la con-fronter à ces hommes rudes et sans manières par l’intermédiaire de mon personnage principal qui est aussi violoniste. On voit les marins, ivres de fatigue et de gnole, s’attendrir dès que le violon se met à chanter. C’est une image que j’aime particulièrement.

Vous êtes écrivain et également luthier. Parlez-nous de ces deux passions qui animent votre vie…

Pendant longtemps, j’ai séparé les deux activités, considérant qu’elles étaient très diffé-rentes et pouvaient se porter préjudice. Il m’a fallu vingt ans pour comprendre que je me trompais. Désormais, j’assume ma dualité. Romancier le matin, luthier l’après-midi. Dans les deux cas, je reste un ouvrier. Ouvrier des mots pour raconter des histoires, ouvrier de la mu-sique pour fournir des instruments capables de traduire les émotions, les nuances que portent les grandes œuvres. Écrire un roman ressemble beaucoup à la fabrication d’un violon. Au départ, il n’y a rien : d’un côté des feuilles de papier ou l’écran d’un ordinateur, de l’autre du bois qui pourrait servir à construire des charpentes, des tonneaux ou faire du feu. Il faut fa-çonner dans ce bois les différentes pièces de l’instrument, les sculpter dans la masse car les voûtes d’un violon, tout comme la volute et le manche tout entier se taillent dans la masse. De même, d’une envie toujours assez floue au départ, d’un désir, d’un rêve de vie différente, je dois trouver la matière d’un roman, façonner mes personnages. Dans les deux cas, ce n’est jamais gagné d’avance. Les plus grands romanciers se sont trompés parfois, les plus grands luthiers ont construit des violons médiocres. C’est un risque qui n’épargne personne. Mais quel bonheur quand votre roman est bien accueilli et quand le violon que vous venez de terminer, entre les mains d’un musicien, vous raconte Bach ou Chausson !

Les deux métiers sont indispensables à ma vie. Imagination d’un côté, gestes précis de l’autre, et toujours cette envie de chercher quelque chose de nouveau, d’inventer, d’aller vers les autres, ce qui est une manière de se découvrir soi-même.

Il semble, que dans ce livre, la musique soit l’allégorie de l’amour. Qu’en pensez-vous ?

La musique porte et favorise les sentiments les plus nobles du cœur humain. C’est par elle que l’amour s’exprime souvent parce qu’elle ajoute sa vérité et sa chaleur indicibles. D’ailleurs, sans vouloir prêcher pour ma propre chapelle, les instruments à archet sont d’après moi parmi les plus expressifs parce que les plus proches de la voix humaine. Ce violon dans mon roman est naturellement le symbole d’un amour qui survit au temps et aux tempêtes. Donné en gage par Francesca à Yann le morutier, il ne peut que rapprocher ces deux êtres séparés par la vie.

Vous aimez confronter les hommes à plus grand qu’eux, ici la mer et l’amour. Quel chemin parcourt le héros d’un Violon sur la mer ?

 Il parcourt le chemin difficile qui le conduit vers lui-même, vers sa réalité profonde que la dureté de la vie de pêcheur va lui permettre de découvrir. Il va sortir de la médiocrité d’une vie choisie pour lui. Une initiation. Devenir soi-même demande pas mal d’efforts et du cou-rage. Il faut savoir contourner les pièges de la facilité et oser se regarder en face sans concession. Dans ce cheminement, l’ennemi, c’est toujours soi-même.

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la presse en parle

« Tel un maestro, Gilbert Bordes, romancier et luthier, nous embarque, fascinés, dans ce bouleversant roman d’aventure où premier amour rime avec toujours. »
Femme Actuelle

« Renouant avec la tradition du roman de mer, [Gilbert Bordes] nous entraîne dans une fresque grandiose où se mêlent l’appel du grand amour et l’amitié. »
Le Télégramme

« Chaque mot que [l’auteur] a écrit porte en lui un vécu, un ressenti, un besoin de partager quelque chose de grand. Avec un verbe très authentique, Gilbert Bordes offre à ses lecteurs un de ses meilleurs romans. »
La Montagne

« Une fresque dans la grande tradition des romans de mer… et un bon bol d’air ! »
Notre Temps

« Gilbert Bordes, tout en mêlant amour et amitié dans ce roman de passion, fait revivre les moments difficiles des Terre-Neuvas, dont l’addiction à la mer n’a d’égale que la hauteur des déferlantes. »
L’Est-éclair

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